Les 5 clés de succès du chef de projet
Ces « facteurs clés de succès » sont manifestement issus de la pratique de la gestion de projet. La première clé, « Placer l’humain au cœur de la démarche », est pour moi un élément fondamental. La gestion de projet n’est pas qu’un corpus méthodologique. Elle est avant tout une « aventure humaine », dont la réussite passe par l’adhésion, l’implication et la performance de tous les acteurs. Avant toute chose, le chef de projet a un rôle de passeur, de manager, qui passe par la communication (formelle et informelle), l’écoute, l’explication, la motivation et le leadership.
Les quatre autres clés de succès évoquées par A. Sgaros sont :
- Fiabiliser le projet : assurer l’initialisation – Repartir des enjeux, des besoins initiaux, lister les risques et les opportunités du projet, puis lancer formellement le projet. Nombreux sont les projets que j’ai pu voir à la peine par manque d’une bonne formalisation initiale des enjeux, du périmètre, voire même des bénéficiaires !
- Structurer le projet – Créer l’organigramme des tâches (ou Structure de découpage du projet, Work Beakdown Structure: WBS), avant de réaliser le planning de Gantt. Construire ces documents en y intégrant l’analyse des risques et des opportunités. C’est à partir de ce découpage que pourront être définis les responsabilités, les besoins en ressources, les délais, les coûts, …
- Manager les parties prenantes – Après les avoir identifiées (en interne ou en externe), déterminer si elles seront alliées ou opposantes, et en déduire le plan de communication adapté. Les parties prenantes critiques doivent être régulièrement informées afin qu’elles ne deviennent pas franchement hostiles au projet !
- Piloter le projet et manager les risques – Piloter grâce à quelques indicateurs représentatifs du résultat à atteindre, et du bon fonctionnement du projet (suivi des risques majeurs). Un audit du projet permet également d’améliorer la maîtrise de certains points critiques. D’après mon expérience, il ne faut pas multiplier les indicateurs, mais suivre ceux les plus représentatifs, et communiquer avec eux, notamment en cas de dérives !
Le style est clair et alerte, illustré par de nombreux schémas, graphiques et citations. Le propos est régulièrement scandé par des « En bref », des « Repères express », des « Récapitulons », qui permettent des rappels et une lecture synthétique.
Je me retrouve pleinement dans ces « FCS », qui sont une bonne synthèse des points clés qui font la réussite d’un projet, quelle que soit sa nature. J’aurais volontiers ajouter une 6ème clé de succès, qui me tient particulièrement à cœur : « Définir les exigences et tracer leurs évolutions ». En effet, un projet se déroule dans un délai qui peut parfois être long. Le besoin initial, transformé en cahier des charges, est transcrit sous la forme de spécifications fonctionnelles, techniques, détaillées. Celles-ci sont mises en œuvre, puis adaptées en fonction des contraintes. L’environnement extérieur a évolué, de même que les parties prenantes, leurs besoins et leurs priorités. Le projet final est parfois en décalage par rapport au projet initial. Si ces évolutions ne sont pas tracées, partagées, validées, elles conduisent à des incompréhensions, des rejets, voire un échec du projet. Il est pour moi indispensable de maîtriser les évolutions du projet, « organisme vivant ».
[1] Le Guide du Corpus des Connaissances en Management de Projet (Project Management Book of Knowledge : PMBOK) est édité par le PMI (Project Management Institute). Il est considéré comme une norme en gestion de projet et détaille le « corpus des connaissances en management de projet, généralement reconnu comme étant de bonne pratique ».
