Matrices d’aide à la décision
Les matrices d’aide à la décision sont des outils permettant de classer entre elles des options selon des critères prédéfinis. Elles sont utilisées pour aider à départager plusieurs solutions à un problème ou un objectif donné.
Tableau multi-critères
Ce type matrice permet de classer des solutions selon des critères pondérés. Un critère (le coût par exemple) peut être 2 fois plus important qu’un autre (la maintenabilité par exemple).
Les critères de jugement sont ainsi définis et hiérarchisés ; par exemple, les coefficients de pondération des critères peuvent être choisis parmi les valeurs {1;2;3} (faiblement, moyennement ou très important), ou encore parmi {1;3;7;10} (pour accentuer leur importance relative), … Ce travail doit être fait par le commanditaire ou le donneur d’ordre. Si ces coefficients sont difficiles à établir, on peut comparer les critères deux à deux, définir s’ils sont plus (ou également) importants (valeur 1), ou moins importants (valeur 0), et faire la somme de ces valeurs. Cette somme pourra servir de base à la pondération du critère :
Coût | Performance | Maintenabilité | Sécurité | TOTAL (Poids) | |
Coût | 1 | 0 | 1 | 0 | 2 |
Performance | 1 | 1 | 1 | 0 | 3 |
Maintenabilité | 0 | 0 | 1 | 0 | 1 |
Sécurité | 1 | 1 | 1 | 1 | 4 |
Les différentes options sont ensuite présentées en colonnes, et les critères en lignes dans un tableau comparatif. Chaque option est « notée » sur chacun des critère (elles peuvent être par exemple classées de la moins bonne 1 à la meilleure n). La somme pondérée de ces notes avec le poids du critère permet d’obtenir un classement des options :
Coût | Performance | Maintenabilité | Sécurité | ||
---|---|---|---|---|---|
Pondération | 2 | 3 | 1 | 4 | TOTAL |
Option 1 | 1 | 2 | 3 | 2 | 19 |
Option 2 | 2 | 2 | 1 | 1 | 15 |
Option 3 | 3 | 1 | 1 | 2 | 18 |
Avec ces pondérations, l’option 2 paraît la moins bonne, et la 1 la meilleure.
Matrice de Pugh
Si les notes sont elles aussi difficiles à établir, il est possible d’utiliser une matrice dérivée, conceptualisée par Stuart Pugh. Pour chaque critère, les options sont comparées à une option de référence, ou option médiane. On note ainsi :
- 1 si l’option est meilleure que l’option de référence pour ce critère
- 0 si elle est équivalente
- -1 si elle est moins intéressante que l’option de référence
La somme pondérée permet ensuite de classer les options :
Coût | Performance | Maintenabilité | Sécurité | ||
---|---|---|---|---|---|
Pondération | 2 | 3 | 1 | 4 | TOTAL |
Option 1 | -1 | 1 | 1 | 1 | 6 |
Option 2 | 0 | 1 | 0 | 0 | 3 |
Option 3 | 1 | 0 | 0 | 1 | 6 |
Les options 1 et 3 apparaissent ici à égalité. La matrice de Pugh est simple à établir, en permettant de comparer les options entre elles, mais pas de définir que l’une d’elle est n fois plus intéressante qu’une autre.
Remarques et limites des matrices d’aide à la décision
- D’autres outils peuvent être utilisés en amont, voire peuvent remplacer les matrices d’aide à la décision :
- Les diagrammes de Pareto
- Les matrices SWOT
- Les brainstormings associés à des étapes de synthèse, comme la méthode KJ
- Les matrices de compatibilité
- La méthode de Delphes (ou Delphi), out tout autre méthode à dire d’experts
- Une fois une option choisie, ou pressentie, il peut être judicieux de chercher à améliorer ses performance sur les critères où elle est moins bien positionnée. Par exemple le coût pour l’option 1, ou la performance pour l’option 3.
- Idéalement, chaque « note » pouvant être donnée sur un critère doit être associée à une description la plus objective possible :
- Classement ‘1’ : coût > 100K€
- Classement ‘2’ : 50K€ < coût < 100K€
- Classement ‘3’ : coût < 50 K€
- Malgré cette nécessité de tendre à la plus grande objectivité, ces outils ne sont qu’une aide à la décision et restent grandement subjectifs. Par exemple, la première matrice montre l’option 1 comme supérieure à la 3, mais de peu. On peut très bien choisir cette dernière, étant donnée leur grande différence de coût (3 contre 1).