Les micro changements qui révolutionnent l’entreprise
Auteur : Margaret Heffernan
Éditeur : Marabout
Pages : 100
La thèse principale de M. Heffernan porte sur l’intérêt de libérer toutes les compétences dans les entreprises, afin de tirer le meilleur parti de chacun, et non uniquement des « super-poules » dont il est question dans la vidéo ci-dessus. Il s’agit de sortir des règles, de l’organisation établie, de décloisonner, de s’ouvrir à l’extérieur, de casser les habitudes. Elle fustige notamment les entreprises qui passent plus de temps à traquer les incompétents qu’à motiver l’ensemble du personnel.
« Au travail, nous mesurons tout, sauf l’essentiel«
M. Heffernan insiste sur deux notions qu’elle juge primordiales :
- Le capital social : « Le seul capital qui augmente quand on le dépense« . Il s’agit de confiance, de réciprocité, d’écoute, d’empathie, qui s’obtiennent par petites touches, en libérant notamment du temps pour faire des choses ensembles (des projets, des défis, des repas, …). Il ne s’agit pas de copinage, mais de privilégier les interactions, qui ont finalement plus de valeur que le contenu. Les compétences humaines sont pour elle plus importantes pour la motivation et la performance que les compétences techniques.
- Le conflit créatif : Un fort capital social favorise le conflit créatif, seul capable de générer des idées innovantes et de rupture. Des équipes hétérogènes, multi-culturelles, sont ainsi plus efficaces que l’homogénéité de l’encadrement traditionnel. Une culture d’équité permet à tous d’apporter au débat, et pas seulement le top management. L’auteur parle d’hétérarchie, qu’elle oppose à la hiérarchie traditionnelle.
« Plus on cède de pouvoir, plus on en a«
Le livre est truffé d’anecdotes, d’exemples, de cas d’entreprises qui illustrent efficacement le discours. Outre les relations inter-personnelles, une grande importance est donnée au temps de la réflexion, du calme, de l’introspection, qui sont souvent les plus productifs.
Par certains côtés, l’ouvrage peut paraître très américain, très voire trop optimiste, et masquant certaines difficultés. Comment, par exemple, s’organiser pour faire intervenir tous les collaborateurs, mais sans transformer la démarche en « bureau des pleurs », et sans augmenter ainsi les revendications et les problèmes ? Il s’agit à coup sûr d’un travail de longue haleine, de changement de philosophie pour tous, ce qui demande du temps et de la volonté. L’auteur admet d’ailleurs que c’est un travail complexe et parfois contradictoire, qui prouve qu’il n’y a pas de recette, ou de méthode toute faite à appliquer en ce domaine.
Néanmoins, et même si ces idées et principes peuvent ne pas paraître neufs, ils sont si rarement mis en œuvre que l’ouvrage de Margaret Heffernan, avec sa multitude de références et d’exemples, en est rafraîchissant.