Une observation continue permet de suivre et analyser un poste de travail sur une durée homogène de travail : le plus souvent une équipe.

Une observation continue permet donc d’observer non seulement les cycles de production normaux, mais aussi toutes les opérations irrégulières :

  • Traitement des pannes, des changements d’outil, des contrôles qualité, …
  • Prise et fin de poste
  • Pauses
  • Communication (avec la hiérarchie, entre collègues, …)

Objectifs d’une observation continue

Les objectifs d’une observation continue sont multiples :

  • Valider le mode opératoire
  • Connaître les aléas que peuvent rencontrer les opérateurs
  • Observer les tâches peu fréquentes
  • Resituer le poste dans son environnement (implantation, relation avec les autres postes ou opérateurs, …)
  • Noter les problèmes d’ergonomie

Une partie de ces objectifs sont communs aux observations instantanées. Mais les observations continues sont réalisées sur une longue période, permettant de « rompre la glace » entre l’observateur et l’opérateur, et d’observer un travail plus naturel, plus proche de ce qui se pratique quotidiennement dans l’atelier. L’analyste acquiert ainsi une bien meilleure connaissance du travail effectué, sur le principe du Gemba Walk du Lean Manufacturing.

L’observation continue peut également être l’occasion de mesurer (penduler) tout ou partie des temps opératoires (avec jugement d’allure). Le but de l’observation étant plus large que la prise de temps, celle-ci sera sans doute moins précise qu’un chronométrage rigoureux, mais le grand nombre de mesures permet une analyse statistique des données.

Préparation d’une observation continue

  1. Prévenir l’opérateur et sa maîtrise de la date et de l’objectif de l’observation continue.
  2. Faire un galop d’essai, afin de roder son analyse et de codifier les principales tâches observées, notamment celles du cycle. Il permettra également de réaliser un croquis d’implantation.Exemple de décomposition d'un chronométrage en séquences
  3. Préparer le matériel (feuilles d’analyse, crayons, chronomètre ou montre, voire caméra). Sur la feuille d’analyse seront notés les tops d’horloge associés à des débuts de tâche, avec leur jugement d’allure. On notera également toutes les remarques, critiques, idées d’amélioration relevées pendant l’observation. Idéalement, on peut utiliser un terminal portable facilitant la saisie de ces informations.
  4. Le jour de l’observation, arriver avant l’opérateur (avant la prise de poste) et partir après (après la fin de poste). L’observateur veillera à rester debout, sans gêner l’opérateur.
  5. Dépouiller les résultats et préparer un compte-rendu, qui pourra comporter les rubriques suivantes :
    • Rappel du contexte (poste, opérateur, date, OF, articles fabriqués, quantités produites, rebutées, …)
    • Schéma d’implantation
    • Synthèse des temps observés : aléas (pannes, irrégularités, manques de communication, …), tâches irrégulières, temps de cycle, …
    • Remarques et observations relevées
    • Premières propositions d’amélioration
  6. Faire un retour de l’observation à l’opérateur et à son responsable.
  7. Mettre éventuellement à jour certains référentiels (temps alloués, gammes, procédures, documents au poste, …) et engager si nécessaire un plan d’actions d’amélioration ou de retour à la norme.

 
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